Afrique : AES / CEDEAO: Quand la CEDEAO s’éloigne de ses idéaux originels

AES / CEDEAO

Depuis sa création il y a près d’un demi-siècle, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été perçue comme un symbole d’espoir pour la coopération et le développement dans la région ouest-africaine. Cependant, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer l’influence disproportionnée qu’exerce la France sur les décisions prises au sein de l’organisation, mettant ainsi en péril la souveraineté des nations membres.

Parmi les critiques les plus sévères, on note le récent exemple où la CEDEAO aurait décidé de priver les populations d’un État membre de denrées vitales à sa population, voire d’engager des actions militaires à leur encontre, en contradiction flagrante avec les principes et les sanctions prévus par les textes fondateurs de l’organisation. Cette situation a suscité un profond sentiment de regret, d’amertume et de déception chez les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui constatent que l’Organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme.

La question de la souveraineté est au cœur des préoccupations des États membres de la CEDEAO. En effet, ces nations aspirent à exercer pleinement leur autonomie politique et économique, sans ingérence extérieure. Cependant, la présence et l’influence prépondérante de la France, ancienne puissance coloniale dans la région, ont souvent entravé cette aspiration.

Certains observateurs soulignent que la France, par le biais de ses intérêts économiques et politiques, exerce une forme de néo-colonialisme déguisé au sein de la CEDEAO. Cette influence se manifeste notamment à travers des accords commerciaux et militaires favorables à la France, ainsi que par une présence diplomatique et militaire accrue dans la région. De nombreux dirigeants ouest-africains sont accusés de se plier aux desiderata de Paris, au détriment des intérêts de leur propre peuple.

Face à ces défis, il est impératif que les États membres de la CEDEAO renforcent leur unité et leur solidarité afin de préserver leur souveraineté et de promouvoir le véritable développement de la région. Cela nécessite une remise en question des relations de dépendance vis-à-vis de puissances extérieures et une réaffirmation de l’engagement envers les principes fondateurs de l’organisation, notamment la non-ingérence dans les affaires intérieures des États membres.

Il est également essentiel que les peuples ouest-africains se mobilisent et fassent entendre leur voix pour exiger des dirigeants régionaux qu’ils agissent dans l’intérêt supérieur de la région et de ses habitants. La CEDEAO doit être un instrument de progrès et de développement pour l’Afrique de l’Ouest, et non pas un moyen pour des puissances étrangères de maintenir leur emprise sur la région.

En conclusion, la question de la souveraineté reste un défi majeur pour la CEDEAO et ses États membres. Pour réaliser pleinement le potentiel de la région et garantir le bien-être de ses populations, il est impératif de mettre fin à l’influence démesurée de forces extérieures et de promouvoir une véritable coopération et solidarité entre les nations ouest-africaines.

Zakaria MOUSSA

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