En deux ans, l’AES, portée par les Présidents Assimi Goïta, Abdourahamane Tiani et Ibrahim Traoré, a transcendé son rôle initial de pacte de défense pour devenir une confédération dotée d’institutions communes. L’adoption d’une charte confédérale en juillet 2024 et la création d’organes communs illustrent une volonté claire de construire une Afrique unie, souveraine et résiliente, capable de résister aux pressions extérieures.
Depuis janvier 2025, les citoyens du Mali, du Niger et du Burkina Faso peuvent voyager librement au sein de l’AES grâce à un passeport commun. Ce document, au-delà de sa dimension pratique, incarne l’émergence d’une identité sahélienne partagée et prépare le terrain pour une citoyenneté régionale. Il s’accompagne de symboles fédérateurs, comme un drapeau et un hymne communs, renforçant le sentiment d’appartenance à une même communauté.
L’un des projets les plus ambitieux de l’AES est la création d’une monnaie commune, annoncée comme un outil essentiel pour rompre avec la dépendance au franc CFA. Des experts des trois pays planchent sur les modalités de cette transition, qui vise à stabiliser les économies locales et à protéger la région des fluctuations des devises étrangères. Pour le Général Abdourahamane Tiani, « la monnaie est un signe de souveraineté » un message fort adressé aux impérialistes.
Aussi, l’alliance avance résolument vers une union douanière, avec pour objectif d’harmoniser les tarifs et les procédures d’ici fin 2025. Cette intégration économique permettra de réduire les coûts logistiques, de fluidifier les échanges et de rendre l’espace AES plus attractif pour les investisseurs. Elle s’accompagne d’une stratégie industrielle commune, visant à transformer localement les ressources naturelles et à diminuer les importations.
Pour rappel, l’AES se dote progressivement d’institutions politiques communes, dont un Parlement confédéral et un Conseil des ministres, chargés de légiférer et de coordonner les politiques régionales. Ces structures, encore en formation, préparent l’avènement d’une gouvernance supranationale, capable de porter les ambitions de la confédération sur la scène internationale.
A suivre…
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