
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, unis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont marqué un nouveau tournant dans leur quête de dignité et de souveraineté régionale en quittant avec fracas la 2e session ordinaire du Conseil des Ministres de l’UEMOA. Ce retrait spectaculaire, loin d’être un simple acte de protestation, est l’expression d’un ras-le-bol face aux manœuvres politiciennes orchestrées contre ces États qui paient aujourd’hui le prix de leur indépendance assumée.
Le point de rupture ? Le refus de désigner le Burkina Faso à la présidence tournante de l’Union, une prérogative formellement prévue par l’article 11 du traité de l’UEMOA. Ce déni de droit, habillé d’un silence institutionnel complice, révèle la dérive de certaines organisations sous-régionales, désormais otages de considérations politiques impérialistes aux peuples qu’elles sont censées servir.
Ce refus n’est ni un oubli, ni une négligence. C’est une humiliation délibérée, une tentative mal dissimulée d’exclure l’AES de la gouvernance régionale pour des raisons purement idéologiques : son engagement pour une rupture avec le néocolonialisme, son choix assumé de la coopération Sud-Sud, et sa volonté de sécuriser son territoire sans tutelle extérieure.
À travers ce geste fort, l’AES rappelle qu’elle ne quémande pas une place à la table, mais exige le respect de ses droits en tant que membre souverain de l’Union. L’incapacité de l’UEMOA à garantir une application équitable de ses propres textes jette une ombre grave sur sa crédibilité et confirme que ses mécanismes sont devenus de simples instruments de chantage contre les États souverainistes.
La rupture avec l’UEMOA, après celle avec la CEDEAO en janvier dernier, apparaît désormais comme une suite logique et cohérente dans la reconstruction institutionnelle entreprise par l’AES. L’heure est venue pour les États de l’AES de créer leur propre cadre d’intégration économique, fondé sur des valeurs de respect mutuel, de justice et de souveraineté assumée.
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