Après le Burkina Faso et le Niger, le Mali poursuit son effort de décolonisation symbolique en renommant les rues et places de sa capitale pour se débarrasser des appellations héritées de l’époque coloniale française. Cette démarche reflète une volonté affirmée de rompre avec un passé imposé pour embrasser une identité nationale et régionale renouvelée.
L’avenue de la CEDEAO, autrefois dédiée à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, incarne désormais l’esprit de souveraineté et de solidarité de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce choix met en avant la nouvelle confédération stratégique formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays unis par des objectifs communs de stabilité, de développement et d’émancipation de l’influence étrangère.
Cette décision, hautement symbolique, illustre la rupture du Mali avec les anciennes structures jugées contraires à ses aspirations de souveraineté. Elle marque également un message fort à l’échelle régionale et internationale : l’AES, en tant que nouvelle entité politique, économique et stratégique, est appelée à redéfinir les dynamiques du Sahel et à proposer une alternative aux organisations traditionnelles comme la CEDEAO.
En rebaptisant ses artères, Bamako affirme son adhésion à une identité africaine renouvelée et à des valeurs enracinées dans la solidarité régionale et la quête d’indépendance. Cette transformation urbaine, au-delà du simple geste, est une étape supplémentaire dans la redéfinition des relations historiques et dans la projection de l’avenir politique des pays du Sahel.
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